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ATELIERS / PROJETS

Lycée Diderot (Besançon, 2018)

On mêle texte et images à travers des cartes : utopiques, intimes, imaginaires, narratives, chacun(e) choisit ce qu'il cartographie.

Mon tout petit pays (Nanterre, maternelle, 2017)

Avec Anne Beauchard, l'illustratrice de Mon tout petit pays (éditions Cambourakis), nous avons accompagné les enfants dan la fabrication de leur tout petit pays : des mots, des dessins, des découpages, une architecture de papier pour de très riches petits pays.

École bilingue de Berkeley CM2/4e (2014)

En une semaine d'ateliers d'écriture, on a redécouvert les lieux de vie, les lieux de l'enfance, du voyage — la végétation luxuriante d’Hawaï, une promenade sur le lac Tahoe. Saisir un fil, ne pas le lâcher, creuser les détails, définir ce qui semble familier. Quand un élève bloque, on écrit collectivement. Les doigts se lèvent, timidement d’abord, puis les idées fusent. C’est comment une ville la nuit ? Comme des lucioles sur des blocs de Lego. 

À partir d’une position, d’un regard, de la composition, de la lumière d'une image, déduire, deviner, imaginer.

Écrire le toboggan aquatique d’Ailish et la peur au ventre avant de se lancer dans le vide, la neige pour la première fois de la vie de Jordan, la barque de Simon qui fend les eaux, inspirant à toute la classe des moments suspendus. Cette baie qui se dessine de mieux en mieux, et même la queue d’une baleine bleue.

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Cités expérimentales (Noisy-le-Sec, 2012)
Avec les élèves de première L du lycée Olympe de Gouges. Mis en ligne initialement sur le site remue.net.

D’abord, il y a cette photo d’une foule massée dans une avenue. On choisit un point de vue dans l’image : vous êtes l’un de ces personnages. Dessinez ce que vous voyez, et écrivez. Seule une élève évoque la construction d’une ville nouvelle, que ses futurs habitants visiteraient.

Marie-Françoise Laborde, architecte au CAUE 93, vient lever le mystère. La photo a été prise à Noisy, juste derrière le lycée, pendant l’inauguration de la cité expérimentale du Merlan. Cette cité, c’est la première chose qui m’a interpellée quand je suis arrivée ici. Ces pans de bois venus du Nord, ces vérandas à l’américaine, en écho à mon roman alors en cours, Plein hiver, qui s’appuie sur l’invention d’une ville étrangère. On fouille dans les archives de la mairie de Noisy. Ces maisons sont en effet venues d’ailleurs, des Etats-Unis, de Suède, de Finlande, du Canada. En kit — morceaux de pays lointains assemblés ici après le bombardement qui a détruit une grande partie de la ville. Certaines ont rouillé, ont brûlé. Beaucoup sont encore habitées.

On se rend sur place, accompagnés par l’architecte. On fait des croquis, on prend des photos qui, nous aussi, nous déplacent, nous entraînent dans le décor étrangement familier d’un film américain.

Là, c’est Gran Torino, crie quelqu’un en passant.
Chacun choisit une maison dans laquelle mettre en place une fiction. Comment peut-on la faire glisser dans le pays d’où elle vient ?

Chacun va inventer son histoire, se réapproprier les lieux. Les transformer et, dans un livre, les rassembler.

Résidence au lycée Olympe de Gouges (2012)

D’un côté, un lieu lointain : "Les États-Unis, on a le droit ?" "Moi, je voudrais faire les jardins de Kyoto parce que c’est beau, je crois. Et calme."
On a le droit.

De l’autre côté, notre lieu de vie. Dresser une carte qui mêle les deux. Dans leur frottement, créer un troisième lieu. On regarde l’Atlas imaginaire de Wim Delvoye. Les cartes-balançoires de Mona Hatoum. Celle de Satomi Matoba — Hiroshima et Pearl Harbour réunis en une île utopique. On discute de l’Amérique du Sud inversée de Joaquin Torres Garcia : pourquoi le Sud ne deviendrait pas le Nord ? Puisque ce sont les  puissants qui décident, toujours, de ce que l’on place au centre ou en haut de la carte.

 

"Cette carte qui dessine le parcours de l’exil d’un enfant juif. Je veux faire la même chose. Raconter mon voyage. Même si j’y suis jamais allée, là-bas."

"Moi, le lieu lointain que je choisis, c’est Le Raincy. Parce que j’y vais pas souvent."

"Les autres, ils ont pris leur pays d’origine. J’ai pas envie de faire comme eux alors je vais prendre l’Angleterre, parce que j’y ai des bons souvenirs."
J"’ai apporté des photos d’enfance. Je vais les redessiner sur la carte."

"Je vais prendre une carte d’Algérie et je la redessinerai au cœur d’une vraie carte de France."
"Moi, je vais faire une boîte avec une carte de l’île de France. Et dedans, je ferai de l’origami, avec des cartes d’Algérie. Des pliages en forme d’étoiles."
"Pourquoi tu as écrit Françafrique ?"
"Parce que ma carte mélange la France et l’Afrique."
"Tu sais ce que c’est, la Françafrique ?"
"Ah oui, bon, ben je vais mettre France-à-fric."

 

Certains choisissent d’explorer une histoire personnelle sur laquelle ils disaient, au départ, n’avoir rien à dire. :

"Là-bas, il y avait partout des églises. Je passais des heures dans les plantes du jardin. Il y avait une lumière aveuglante."
Pour d’autres, c’est la fiction qui donne naissance aux images.
"J’ai toujours vu cet endroit très grand, je veux dire, très vaste. Comme un désert, sec, où il y aurait des pick-up qui roulent à 200 kilomètres à l’heure sur une route enflammée". Les cartes, peu à peu, se dessinent. Les trajectoires se croisent.

C’est Marie-Julie, qui donne ses impressions sur son pays d’origine, Haïti, qu’elle connaît à peine, et recueille en miroir le témoignage de sa mère. 

C’est Priscille, qui invente une carte mêlant la France et l’Afrique. 

C’est Rachel, qui livre ses pensées décousues et sa vision poétique du trajet qu’elle accomplit chaque jour. 

C’est Inès et Zohra, qui se lancent dans une correspondance imaginaire entre la France et le Maroc. 

C’est Malick, qui montre son quotidien avec ses amis et parle de ce qu’est, pour lui, leur jeunesse. 

C’est Kahina, qui fait d’une carte de l’Ile-de-France un oiseau en origami, des lettres kabyles sur les ailes. 

C’est Majda, qui dessine sur ses mains les cartes de France et de Tunisie — le bleu entre les deux, c’est la mer qui les relie. 

C’est Mariana, qui raconte en bande dessinée son périple pour rejoindre la France depuis  la Moldavie. 

C’est Mehdi, qui choisit, en photographiant son père, de montrer les stigmates de la guerre d’Algérie. 

C’est Ahuva, qui demande à ses proches de poser avec une photo d’eux plus jeunes et recueille leurs témoignages. 

 

Merci à eux, à Didier Vignon, professeur d’arts plastiques, pour avoir toujours considéré ce projet comme une entreprise commune où chacun avait sa place et aux élèves pour leur investissement, leur courage, la bienveillance dont ils ont fait preuve envers moi et les uns envers les autres, pour s’être sincèrement posé la question de ce qu’ils avaient à dire et pour l’avoir si bien partagé.

 

Ce projet a été réalisé dans le cadre du programme de résidences d’écrivains de la région Île-de-France.

La résidence a été relayée sur le site remue.net. 

Ce qu'il y a à Barentin

Dans le cadre du projet Voyages en ville, les élèves de 2e 4 du lycée Thomas Corneille à Barentin ont d'abord apporté une photo de leur ville. Puis, cette image devient un support d'écriture. On lit Espèces d'espaces de Perec et on tente, dans son sillage, d'énumérer tout ce qu'on voit, ce dont on se souvient. De loin, d'abord, puis on s'approche de plus en plus de la ville : gros plan, zoom, exploration intime.  La mosaïque des souvenirs particuliers donne  une vision collective de "ce qu'il y a à Barentin". 

Merci à l'équipe pédagogique de la 2e4 du lycée Thomas Corneille : Stéphanie Courteille, Nathalie Bourdon, Caroline Marec, Rozenn Py

Images manquantes (2012)

 

Ateliers et exposition réalisés avec les élèves de 2e4 du lycée Thomas Corneille de Barentin et le photographe Fred Margueron

 

Barentin est un lieu de passage ; pour les élèves du lycée, pour les clients de la zone commerciale, pour les utilisateurs du viaduc ou de la D6015 qui traverse la ville. Ce sont ces lieux de transition que nous avons cherché à saisir par la photographie, le long de l'Austreberthe, à la gare ou près du centre commercial. Chaque élève a ensuite travaillé à partir de deux images. Que pourrait-il se passer entre elles ? Quels vides peut-on remplir par l'écriture ?  Chacun va imaginer puis décrire cette image manquante. Un événement, un souvenir, un morceau de décor, un personnage invisible. L'image se dévoile comme dans un produit révélateur : c'est son apparition qui va inscrire les photographies dans une narration.

"Culture et art au collège" / Collège les Mousseaux de Villepinte (2009)

 

Avec la classe de 3e2 et leur professeur de français, Sandrine Raffin, dans le cadre du programme Culture et art au collège du CG 93

 

Au programme : découverte du travail de nombreux écrivains et photographes, visite thématique du MAC/VAL, sortie à la cité des Courtillères en compagnie de Stéphanie Renault, architecte au CAUE 93.

L'écriture permet aux élèves de dresser leur autoportrait en creux : choisir un lieu qui dise quelque chose de soi. Le mettre en scène, à travers le texte et la photo. Ils ont joué le jeu, livrant leur chambre, l'escalier où ils passent leurs récrés, les lieux du présent, du passé et ceux qu'ils s'apprêtent à quitter pour passer au lycée.

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